vendredi 3 juin 2016

Journal de l'année du désastre, Kressmann Taylor







04 novembre 1966- l'Arno envahit Florence, charriant boues, arbres, terres, sables, carcasses de fer et de chair, et torrent de mazout.

 Firenze connaît la plus grande inondation de son histoire. L' Oltarno et Lungarno se rejoignent. le peuple de Florence plonge dans la nuit. Peintures, sculptures, livres, fresques, architecture, bois, or, fer, bronze, pierre, marbre se retrouvent pris dans une gangue visqueuse boueuse et putride. Florence, l'intelligente, la secrète, la divine, la rebelle, la somptueuse, la riche, la sulfureuse, la magnifique devient prisonnière du fango.
 

Florence renaîtra des mains de son peuple, ce peuple, qui durant les siècles l'avait construite.
Firenze se retrouve sans eau, sans chauffage, sans électricité, sans approvisionnement, sans téléphone, sans toits, sans lumières, sans routes. Durant plusieurs jours elle sera seule et coupée du monde. Cinquante mille familles sont sans abris. Les eaux de l'Arno se retirent et ce que découvrent les habitants de Florence est effroyable.
 


Richesse et pouvoir ne sont rien face à la force d'une idée. Et c'est l'idée de Florence, symbole de renaissance et de beauté, qui permettra à son peuple de trouver la force de se relever. Nettoyer, laver, gratter, déblayer, renforcer, reconstruire, sécher, restaurer. Les « anges de la boue » sauvèrent des milliers de livres. 


Au de là du récit d'un désastre, c'est l'idée du refus, d'une résistance, d'un espoir, d'un dépassement.
Ce fut l'année où ils firent renaître Florence grâce à la puissance d'une mémoire qu'elle avait su leur confier. 


Détail de la porte du paradis du baptistère de Florence, représentant le baptême de Jésus. Observez comment Lorenzo Ghiberti a su rendre la légèreté et la transparence de l’eau… à partir du bronze.

lecture,  Astrid Shriqui Garain 






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