mardi 14 juin 2016

Eloge du théâtre, Alain Badiou






Le Théâtre !

Mallarmé proclame : il est l'art supérieur !


L' éloge d'Alain Badiou  met en évidence  la force, l'importance 

du Théâtre.


Art supérieur....oui,  car  il est indissociable de la bonne 

intelligence du monde et  de la bonne santé des hommes !

 Alors….Au Théâtre !et A la vie !

Peux t on vivre sans théâtre ? Peut être individuellement... avec un 

manque étrange et effroyable en nous.

Ce manque qui ne serait que le manque de nous même, justement. 

Car que serait un monde sans théâtre ?

Confusion, opacité, errance, fausse route….?

Un monde sans texte, sans voix, sans visage. Immobile, figé, 

béat…. Idiot, statufié? 

« Le théâtre est plus un art des possibilités que des réalisations. »

C'est un « tremblement de la pensée devant l'inexplicable » .


Le Théâtre cet « embarquement vers un horizon collectif », cette 

boussole.

Ce porteur de devenir, cet annonciateur de nos avenirs ...

Le théâtre n'est pas un divertissement ( divertere : action de se 

détourner de quelque chose...).


Non le Théâtre c'est la tragédie, c'est le drame, mais c'est….. et 

oui : la comédie !


« La vrai comédie ne nous divertit pas, elle nous met dans 

l’inquiétante joie d'avoir à rire de l' obscénité du réel. »

Alain Badiou a raison. Au Théâtre, et également au cinéma.

Cette vraie comédie, n'est pas un rire de complicité avec la pensée 

dominante. Il est le rire révélateur. Notre miroir. Essentiel !

Le Theâtre est en cela monstration, il montre, il conte, raconte, 

chante, danse ...nos passions.

Toutes les passions.

Le théâtre ne démontre rien, il n'a pas de vocation philosophique.

Sa voix c'est la vie ! La vie avec toutes ses formes. 

De l'absurde, de la poésie.

En cela peut être réside cette éternelle opposition entre 

.philosophie et théâtre ;

la philosophie de Platon à Jean Jacques Rousseau , se méfie du 

théâtre..Cet art redoutable,

Le Théâtre est une expérimentation, une tentative, une proposition 

à voir, à être, à penser.

C'est un essai.

Cela fait 2500 ans l'on oppose le théâtre à la philosophie ;

et parce qu'au théâtre on peut tout ,tout peut se réinventer, se 

refondre, tout peut se reproduire. Même les erreurs. Il est 

émouvant et mouvant. Le théâtre ne vise pas l'excellence, la 

perfection. Il est émotion.


« Le théatre est la plus grande machine jamais inventée pour 

absorber les contradictions. »

Monstrueusement beau, adorablement cruel, le théâtre est 

magnifique !

Un vortex. Le filtre universel. Le philtre de toutes les passions. 

Même si on se doit Raison garder il n'en demeure pas moins qu'il 

est essentiel de vivre avec passion.

Amour et pouvoir, devoir et politique, corps et esprit, tout est 

théâtre, lâcheté,mensonge courage,abnégation, violence, sexe, 

mythes et poésie.

Tout se retrouve au théâtre. Tout commence et recommence.

Danse musique danse image image texte , chorégraphie 

universelle !

« la danse ce champs d'expérimentation des puissances non 

seulement expresssive mais aussi ontologiques du corps. »

«  La danse immanence du corps, le cinéma transcendance du 

l'image ».

corps.texte.image . / expression - Théâtre  - impression ...

Voici le théâtre ! cet axe d'articulation du monde.

Nous voyons nous entendons nous comprenons.

Nous nous comprenons. Nous nous regardons. Nous nous 

percevons. A mots touchants.A corps portant.

Le théâtre qui permet d'éprouver, de nous éprouver les uns les 

autres, qui permet à l’épreuve de vivre, de prendre corps. Faire en 

sorte du vivre l'épreuve. Faire preuve en faisant apparaître la trace 

de l'idée.

Alors oui danse et cinéma ont leur place au théâtre.

Le rythme, le souffle, la cadence, le texte, le chant, la danse 

l'image.

Apparition, voilé, dévoilé, lumière, tombée, portée, silence.

Oui et on peut penser le théâtre sans texte. Il peut exister. C'est un 

possible du Théâtre.

A partir du moment où cela relève de la nécessité et non de 

l 'intérêt.

Il ne peut y avoir d’intérêt en art. Une urgence, une nécessite. Pas 

d’intérêt.


En cela Alain Badiou a totalement raison. Lorsque l’intérêt entre 

en jeu le jeu est faussé. La pièce est mauvaise. Très mauvaise. On 

passe de l'art au divertissement. On brouille les cartes. On fait 

régner sciemment la confusion. L’intérêt politique et l'interet 

général se mélangent. Illisibilité. Le peuple se divertit. Ou plus 

exactement on le divertit...

On le divertit puisque le peuple le réclame, le demande…. Le 

peuple au besoin de jeu.

Et de Théâtre ? ..Théâtre, celui dont Alain Badiou fait l'éloge ? Ce 

théâtre là ? Attention danger !

 et là se situe exactement la nécessite du théâtre.

Faire apparaître cette confusion, cette grande confusion générale, 

qui mélange intérêt et nécessité, qui mélange désir et demande.

Cette confusion qui établit la dictature de l'idée générale au non 

d'un soit disant intérêt général.

Et ce que réussit le théâtre, et cela collectivement, c'est justement 

de dévoiler l’obscénité de la pensée unique. Nous sommes 

plusieurs. Le théâtre est multiple. Personne n'a tord, personne n'a 

raison, tout le monde souffre , pleure aime, et meurt. Même sang, 

même peau, même rire, même larmes.

Et cela depuis des siècles. Des siècles et des siècles que nous 

sommes vivants.

Au théâtre, A la vie !







Astrid Shriqui Garain, lecture





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